3 -ème édition du café débats genre sous le thème « Institutionnalisation du genre en milieu universitaire : cas des étudiantes mères »


L’Institut Panafricain pour le Développement région Afrique de l’Ouest et du Sahel IPD-AOS dans son programme de formation continue en Genre, Population et Développement, dans sa formation intensive certifiante et diplômante en partenariat avec la Gratuade Institute de Genève a organisé à la date du 30 juin 2023, la troisième édition de son activité d’échange et de partages d’expériences nommée « Café débat genre ».
Aussi cette journée a été l’occasion pour l’IPD-AOS de procéder à la remise des certificats des récipiendaires promotion 2022 qui sont formés sur le genre et développement à travers le programme CAS DAS en collaboration avec la Graduate Institute de Genève.

Cette troisième édition vise principalement à faire de l’IPD-AOS, un cadre d’échange et de partages de connaissances sur la thématique genre mais aussi de permettre aux étudiants-es, aux acteurs-rices du développement, aux enseignants-es de renforcer leurs capacités dans le domaine du genre.

L’idée du Café débat genre est de permettre aux spécialistes du domaine de pourvoir s’exprimer sur les différents thèmes, de donner leurs points de vue pour une meilleure prise en compte du genre de façon institutionnelle. Rappelons que le premier café débat portait sur « la légalisation des mariages coutumiers et religieux au Burkina Faso » et le deuxième café débat portait sur « l’accès des femmes au foncier : points de vue légal, religieux et coutumier ». A cet effet, pour M. Georges KOBA, la présence de Professeure Valéry ROUAMBA, responsable du laboratoire genre et développement de l’Université Ouaga 1 Prof Joseph KI ZERBO est à saluer ainsi que Mme Adisa LAMIEN.

Pour Pr Valery ROUAMBA, enseignante chercheure à l’Université Ouaga 1 Prof Joseph KI ZERBO,
la parentalité des étudiantes mères est un enjeu social à considérer dans les politiques d’égalités de genre. En effet, le premier enjeu s’inscrit dans la politique nationale du genre car aujourd’hui on ne parle plus de la scolarisation des filles mais du maintien des filles dans les écoles primaires, collèges et lycées et une politique quasi nulle dans l’enseignement supérieur. Le deuxième, ce sont les filles gardes bébé qui accompagnent ses filles mères dans le campus qui normalement devrait être entrain d’aller à l’école mais ne s’aperçoit de son avenir en danger.

Mme Adisa LAMIEN, enseignante en genre à l’Université Aube Nouvelle,
la thématique est d’actualité et la touche profondément, parce qu’étant une élève au Lycée dans les années 70, la Haute volta refusait les étudiantes mères dans les collèges et lycées. En effet, mes cousines qui ont pris les grossesses à cette époque, ont été exclues. Certaines ont appliquer l’avortement clandestin et n’ont pas vécues à ces épreuves. Également, en plus d’être chasser à l’école étaient bannies de leurs familles. Et personnellement, mes promotionnaires et mes cousines qui ont pris les grossesses, j’étais obligé de laisser les cours pour les accompagner au village, j’ai soutenu certaines, financièrement et Psychologiquement, et je vous dis quand je suis revenu, j’ai été sanctionnée, mais après quand j’ai expliqué à la directrice, elle m’a félicité. En 80, nous arrivons à l’Université, la Haute volta en son temps, acceptait les étudiantes mères mais que dire du reste, certaines filles sont arrivées à l’Université et étaient obligées de se marier que j’ai appelé « le calvaire du mariage forcé ». il y a n’en beaucoup car c’est à cause de la grossesse qu’elles étaient obligées de se marier pour avoir du soutien auprès de leurs conjoints afin de pourvoir subvenir à leurs besoins primaires. Statistiquement, 80% de ces filles n’ont pas pu tenir à ces mariages. Ensuite, il y a la stigmatisation des étudiantes à cette époque.

M. Boureima KABORE, enseignant et responsable de la filière Genre population et développement à IPD-AOS,
Ce thème « Institutionnalisation du genre en milieu universitaire : cas des étudiantes mères » est intéressent et d’actualité. Pour lui, parfois les acteurs du genre contribuent aux inégalités sociales. A cet effet, M. KABORE souligne qu’institutionnaliser le genre doit être un combat de tous, et il faut qu’il soit visible au niveau des statistiques, il faut désagréger les statistiques pour permettre la planification. Aussi selon lui il faut tenir compte des infrastructures universitaires afin de mieux voir l’approche genre. Les infrastructures doivent être accessibles et inclusives. Par ailleurs, si les filles mères sont chassées des lycées, collèges, il faut aussi infliger la même sentence sur le père de l’enfant. A cela s’ajoute les œuvres sociales telles que la restauration et le logement qui mises à la disposition des universités qui ne sont pas équitables.

Pour Dre Lydia ROUAMBA,
le thème « Institutionnalisation du genre en milieu universitaire : cas des étudiantes mères » est la bienvenue car pour elle, faire un enfant est un choix mais reproduire la société est une affaire collective. Par conséquent il vaille trouver des mesures pour accompagner ces filles à la reproduction de la société qui est très important pour le dynamisme de la population.
Selon Dre, toutes les félicitations sont aux récipiendaires du CAS et DAS, bon courage à eux pour la lutte dans le cadre de la prise en compte de l’approche dans les actions et la réduction considérable sur les violences basées sur le genre pour un monde égal et équitable.

Dr Sylvestre OUEDRAOGO, Directeur régional de L’IPD-AOS,
après avoir adressé ses vives félicitations aux récipiendaires des nouveaux et nouvelles diplômés-ées CAS(Certificat and advanced studies) et DAS(Diploma and advanced studies) dont dix au total cinq femmes et cinq hommes. Il profite de l’occasion pour les encourager davantage à appliquer ce qu’ils ont appris dans le cadre de la formation afin de mieux partager les connaissances et compétences aux autres. Aussi de travailler à la promotion de l’approche genre et développement qui est une approche transversale dans la mesure ou la connaissance par la population permet de réduire les violences basées sur le genre au Burkina Faso et dans les autres pays.

Tout en espérant qu’ils feront partis de la famille de la cellule Genre au Burkina Faso, le Directeur régional remercie toutes les personnes qui ont fait l’effort de participer à ce café débat et exhorte tout et tout à s’imprégner de la thématique car l’IPD-AOS en plus des formations de longues durées, fait des formations en courtes durées pour les permettre à toutes les couches de la société d’avoir les bases et les capacités dans le domaine du genre.

Photo de famille du Café débat

Inoussa KARANGA, IPD-AOS

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