Rapport du grand panel des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre

Du 25 novembre au 10 décembre 2023
Thème : Femme, changements climatiques et violences basées sur le genre : lien, ampleur et défis pour y faire face

Le changement climatique est un facteur qui impacte négativement sur les différentes couches sociales dans les pays victimes. En particulier, Ce changement dégrade les activités des populations sans distinction de genre au Burkina Faso, et les effets négatifs se reposent sur les différents secteurs d’activités tels que le commerce, l’éducation, l’agriculture. C’est au regard de ces impactes négatives que l’ONG OXFAM à essayer de mettre en place un grand panel pour proposer des réponses à ces problèmes liés au changement climatique qui justifie aussi ses 16 jours d’activismes contre les violences basées sur le genre.

Ce panel n’a pas été seulement une rencontre entre partenaires, associations et ONG, mais aussi un lieu propice pour réunir le minimum de personnes concernées et/ou intéressées par le thème afin d’établir une réflexion commune et tenté de proposer des solutions pour répondre à ces impacts naturels qui détériorent la société.

Prévu pour se tenir le 07 Décembre 2023, L’ONG OXFAM a exécuté son Panel au Conseil Burkinabè des Chargeurs sur le thème : Femme, changements climatiques et violences basées sur le genre : lien, ampleur et défis pour y faire face. L’ouverture de ce Panel a été marquée par le message du Président de l’ONG OXFAM, le mot de bienvenu, le rappel du thème, bref explication avec des exemples à l’appui des violences basées sur le genre par prof Valérie ROAMBA, la modératrice du panel, et s’en est suivi les communications des différents (e) panélistes qui sont entre autre :

- Contribution des organisations féminines à la lutte contre les violences basées sur le genre en contexte de changement climatique : définition des concepts, les types de violences basées sur le genre, états des lieux, prise en charge des survivants/victimes de violence basée sur le genre. Ce thème a été présenté par madame SOALLA/TOU Marceline, présidente de l’ABEFAB et très impliqué dans la lutte contre les inégalités.

Elle nous rappelle que selon le rapport de SIGI en 2017, il y avait 19% de victimes de violence émotionnelle, 10% de violence physique, 4% de violence sexuelle. 37% des femmes vivent des violences conjugales contre 16% d’hommes. 80% des femmes vivant ou ayant vécues en union ont été victimes des pratiques discriminatoires au cours de leurs vies dans les familles. 44% des femmes mariées l’ont été avant 18ans et 44% des Burkinabè estiment cette pratique justifiée. Il est aussi bien de savoir qu’en 2021 les services sociaux en charge de genre ont enregistré 11 020 cas de violence basées sur le genre dont 9307 femmes contre 1713 hommes ; du 02Mars au 31 Mai 2023, le centre de prise en charge des violences basées sur le genre de Baskuy a enregistré grâce au numéro vert de dénonciation (80.00.12.87), 1139 cas de violences où on retrouvait 958 femmes et 181 hommes. Il ressort dans sa présentation que malgré le dynamisme et les actions menés par les organisations féminines, il y a toujours beaucoup de travail à faire pour pouvoir réduire au maximum les inégalités au Burkina Faso. La présentation a engendré des questions à savoir :
Quelles sont les activités menées par les associations féminines dans la lutte contre les violences basées sur le genre ?
Quelles sont les procédures pour accéder à une prise en charge par les services sociaux
- La crise climatique, défis et protection : la protection en cas de crise climatique, la protection sociale au BF, les faiblesses de la protection, les défis de la protection et l’importance de la protection. Un travail présenté par madame TRAORE/KANSOLET Sandrine coordonnatrice de INSPIR/BF.
L’objectif de la protection sociale c’est améliorer les systèmes de transfert sociaux pour les plus pauvres, les plus vulnérables et leurs accès aux services sociaux de base. Il faut dire que la fréquence, la taille et la durée des crises et des catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquents et exposent les populations à des vulnérabilités.
Elle a évoqué les impacts de la crise climatique sur le plan sanitaire(la prolifération des épidémies au sein de la population, l’exposition de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles, l’exposition au risque des grossesses précoces et aux maladies sexuellement transmissibles au niveau des femmes et des filles…),sur le plan humain (les migrations, l’expansion démographique, les conflits financiers, la famine, la malnutrition…),sur le plan économique (la baisse des rendements agricoles, la perte des revenus, la fluctuation des prix) et sur le plan écologique( la sécheresse, la destruction du couvert végétal, la désertification…).
Cependant, l’aide humanitaire, l’assistance social, les transferts monétaires, la gestion des risques des catastrophes, et l’adaptation aux changements pourraient intervenir dans la protection des victimes de ce fléau.

On pouvait penser aussi à des mesures institutionnelles, législatives et organisationnelle de protection tels que : la création et le renforcement des structures institutionnelles de gestion des catastrophes chargé de la protection des personnes et des bien par exemple le CONASUR ; l’adoption et la mise en œuvre d’une réforme agraire et foncière qui donne la gestion des ressources naturelles aux collectivités ; l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme national de gestion des terroirs pour pérenniser les systèmes de productions à partir d’un plan d’utilisation des sols. Toutefois, malgré les efforts fournis pour trouver des réponses adéquates aux crises, les gouvernements et les institutions internationales sont confrontés à plusieurs défis afin de protéger efficacement les populations victimes des crises climatiques. La question liée à cette présentation était la suivante :
Quelles sont les devoirs des associations et ONG pour répondre au changement climatique ?
Quelles peuvent être les systèmes de protection des femmes face aux problèmes de transfert monétaire ?
- L’impact des changements climatiques : contexte, intersectionnalité du changement climatique et de la violence basée sur le genre, le changement climatique comme moteur de conflit, déplacement et vulnérabilité, impacts économiques, recommandations.

Cette communication a été présenté par madame ZERBO/NIKIEMA Lamoussa Georgette. Elle nous explique que ces changements entrainent une pénurie d’eau, de nourriture et des conflits liés aux ressources qui exposent les femmes et les filles à des risques accrus d’exploitation sexuelles et de violences dû à ses effets néfastes direct sur l’agriculture et les ressources de subsistances. Plusieurs mariages d’enfants sont liés aux crises environnementales. La plupart du temps ces changements exacerbent des inégalités sociales et économiques dont les femmes subissent le plus gros des impacts en raison des rôles et responsabilités traditionnels attribués selon le genre.

Les femmes n’arrivent plus à faire le commerce des tisanes qui était autre fois l’une de leur principale activité pour raison de la désertification et de leur mobilité limitée. Ainsi, elle fait des propositions de recommandation visant à répondre à ce problème qui est : d’explorer des politiques et stratégies visant à améliorer les moyens de subsistances et à réduire la violence basée sur le genre grâce à l’accès et aux droits fonciers et aux ressources naturelles, de s’attaquer aux liens entre violence basée sur le genre et environnement en combinant les lacunes en matière de connaissances et de données, en développant des outils de renforcement des capacités.

Au terme de sa présentation, il ressort que la nécessité de faire un récapitulatif des points clés est souhaité afin de lancer un appel à l’action pour une mise en place d’une importante approche holistique. Cette présentation à suscité des questions
Quelles peuvent être les nouvelles activités que les femmes doivent adopter pour répondre à leurs besoins financiers ?
Existe-t-il des centres de prise en charge des victimes de violence basée sur le genre dans les différentes régions ?

- Communication de Monsieur Modeste NEBIE, Spécialiste en communication/Plaidoyer, chargé de communication et plaidoyer de la CN-EPT/BF sur les violences basées sur le genre en milieu scolaire et éducation transformatrice de genre : Définition, types/formes de violences basées sur le genre en milieu scolaire, les auteurs, les conséquences, les actions de lutte contre les VBG en milieu scolaire dont l’éducation transformatrice de genre

Il a commencé sa communication en expliquant la différence entre la violence de genre en milieu scolaire et la violence basée sur le genre en milieu scolaire. Plutôt que d’être des lieux sûrs d’apprentissage, les écoles sont souvent des espaces d’intolérance, de discrimination, de violence dont les filles sont des victimes dans une manière disproportionnée.
Il continu sa communication en disant que la violence est souvent banalisée par les préjugés populaires ; peu signalé par les victimes de peur de ne pas être écoutées ou crues, pourtant il y a eu plus de 8038 cas de grossesses en milieu scolaire au cours de l’année scolaire 2020-2021.

En milieu scolaire, les violences revêtent des formes diverses qui existent dans la société tels que le viol et les sévices sexuels, le harcèlement, l’utilisation d’un langage humiliant envers les élèves portant atteinte à l’estime de soi. Toutes ces violences peuvent être perpétrées par les enseignants, les élèves ou des membres de la communauté, qui affectent sur le bien-être des élèves en les exposant à un plus grand risque d’échec scolaire consécutif à l’absentéisme, à l’abandon et au manque de motivation pour la réussite scolaire.

Il propose comme action de lutte contre ces violences la responsabilisation des élèves et surtout les filles, sensibiliser les filles et leur donner des informations nécessaires sur comment elles doivent se comporter à l’école vis-à-vis de leurs camarades et de leurs enseignants car les directeurs et directrices des écoles ont aussi une part de responsabilité dans les violences.

Il suggère également l’instauration d’un code de bonne conduite à l’école et dans toutes les classes, la revalorisation de l’éducation civique et morale, une mise d’accent dans les écoles professionnelles sur la déontologie et les questions sexospécifiques, et l’application des lois qui traitent du harcèlement sexuel. Il lance un appel aux parents d’élèves pour un suivi adéquat de leurs enfants dans les écoles, l’installation d’une liberté d’expression au minimum afin que les enfants puissent avoir le courage d’en parler à leurs parents de leurs problèmes. Sa présentation a conduit à des questions tels que :
Qui est ce qui explique la chute du niveau des filles à partir du secondaire ?
Quelles sont les techniques d’évaluations des violences en milieu scolaire ?

Sandwidi Yvonne, étudiante en genre à l’IPD-AOS
FIN DE CEREMONIE : 13heures

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