Célibat tardif des femmes à Ouagadougou : La sexualité et la maternité prénuptiales considérées comme des facteurs explicatifs, selon les résultats d’une étude


Dans le cadre de la collaboration entre les institutions de recherche, l’Institut des sciences des sociétés (INSS), et l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), ont mené une étude sur un projet intitulé : « Des marges aux normes : regards croisés sur les transformations des liens familiaux en Afrique ». C’est un projet collaboratif qui a été mené dans la ville de Ouagadougou et qui s’est penché sur deux thématiques. La présentation des résultats de ces études a eu lieu ce mercredi 7 février 2024 à Ouagadougou.

La première thématique s’est penchée sur le « Célibat tardif des femmes dans la ville de Ouagadougou ». Dans la seconde thématique, il a été question d’ « Etude socio-anthropologique de l’absence d’enfants auprès des hommes et des femmes dans la ville de Ouagadougou ».

Présents à la présentation des résultats de ces études, l’actuelle directrice de l’INSS, Dr Aoua Carole Bambara/Congo, et l’ancien directeur, le Pr Ludovic O. Kibora, ont pris la parole pour parler de l’importance de ce projet de recherche sur ces marges qui sont en train de devenir des normes dans notre société.


Dr Aoua Carole Bambara/Congo, l’actuelle directrice de l’INSS
Pour l’ancien directeur de l’INSS, comme dans toutes les sociétés, il y a des pratiques qui sont considérées comme des marges et qui finissent par s’imposer et deviennent des normes. Et c’est dans ce sens que ce projet collaboratif a été mené avec Madagascar, le Togo, la France et le Burkina, a-t-il souligné.
La première étude menée sur le célibat tardif des femmes a été dirigée par les chercheurs B. Gnoumou Thiombiano et Idrissa Kaboré de l’ISSP.


Le Pr Ludovic O. Kibora, ancien directeur et chercheur de l’INSS
Des résultats, il ressort que le niveau du célibat tardif dans la ville de Ouagadougou est faible par rapport aux autres villes d’Afrique, soit environ une femme sur dix.
Néanmoins, l’étude précise que le phénomène est en augmentation parce que le taux est passé de 1,9 % parmi les femmes âgées de 30 à 49 ans en 1992 à 13,1% en 2021.

Selon les explications de la chercheuse de l’ISSP, B. Gnoumou Thiombiano, les femmes en situation de célibat tardif sont âgées de moins de 40 ans. Elles ont aussi un niveau d’instruction élevé et sont issues de ménages aisés.
L’autre précision apportée, c’est que 56 % de ces femmes sont des chrétiennes, 65,1% sont actives et ont eu des rapports sexuels prénuptiaux et plus de 4 sur 10 ont eu une maternité prénuptiale.


B. Gnoumou Thiombiano, chercheuse à l’ISSP et l’une des coordonnatrices du projet collaboratif sur le célibat tardif des femmes dans la ville de Ouagadougou
En somme, l’analyse explicative, selon elle, montre que le célibat tardif des femmes âgées de 30 à 49 ans est fortement associé au niveau d’instruction élevé, de vie aisée, ainsi qu’à une sexualité et une maternité prénuptiales. Tout en soulignant que ce sont désormais des questions à prendre en compte dans les politiques afin de répondre à leurs préoccupations.

Photo de famille
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