IPD-AOS : Un plaidoyer pour une masculinité positive lors de la 4ᵉ édition du Café-Débat Genre

Le vendredi 6 décembre 2024, l’Institut Panafricain pour le Développement région Afrique de l’Ouest et du Sahel (IPD-AOS) a abrité la 4ᵉ édition du Café-Débat Genre du programme CAS DAS sous le thème : « Masculinité positive : déconstruction des stéréotypes ». Cet événement a réuni des participant(e)s en présentiel à l’amphithéâtre Fernand VINCENT ainsi qu’en ligne via Zoom et Facebook Live, pour réfléchir collectivement sur les notions de masculinité et leurs implications dans nos sociétés.
Cette rencontre, combinant exposés théoriques, projection d’un micro-trottoir et échanges interactifs, visait à sensibiliser sur les impacts des stéréotypes de genre, promouvoir une masculinité respectueuse et inclusive, et proposer des stratégies concrètes pour leur déconstruction.


Dr Sylvestre OUEDRAOGO, directeur régional de l’IPD-AOS, a souligné l’importance de contextualiser la masculinité positive, prenant en compte l’évolution des sciences et des technologies. Il a évoqué la différence entre les sociétés africaines, influencées par les coutumes et les religions, et les sociétés européennes, où les progrès technologiques facilitent une répartition équitable des tâches. Selon lui, certaines résistances culturelles, comme le refus de certaines femmes de voir les hommes cuisiner, nécessitent une approche nuancée pour encourager le changement. Il a également partagé un exemple inspirant d’un homme qui, dans des circonstances familiales spécifiques, est devenu un modèle en s’impliquant activement dans les soins aux enfants.

Mme LAMIEN OUANDO Adiza Présidente Fondatrice de l’Association NEGABONON "Thinking Africa Doing with Africans souligne l’importance de nuancer les propos relatifs aux coutumes, traditions et religions, en mettant en lumière certains aspects et en prenant garde aux interprétations individuelles parfois erronées. Elle insiste sur la nécessité de valoriser les mécanismes et modèles de masculinité positive endogènes existants au Burkina Faso, plutôt que d’importer des modèles étrangers, qui ne sont pas forcément supérieurs aux nôtres. Il est essentiel d’aborder cette question sans complexe, en collectant des exemples et des mécanismes locaux de promotion de la masculinité positive pour enrichir nos stratégies. C’est dans cette optique que l’Association NEGABONON mène une réflexion sur les bonnes pratiques endogènes.


Pr Valérie ROUAMBA, responsable du laboratoire genre de l’ Université Joseph Ki ZERBO a, quant à elle, établi une distinction claire entre masculinité positive et activités génératrices de revenus. Elle a observé que certains hommes s’engagent dans des tâches traditionnellement féminines non par solidarité familiale, mais pour des motivations économiques. Elle a également relevé les changements de terminologie genrée, citant l’exemple des « sages-femmes » devenant des « maïeuticiens » pour les hommes, ou des « femmes ménagères » devenant des « techniciens de surface » pour les hommes.

Photo de famille

À travers des discussions animées et des témoignages émouvants, cette 4ème édition du Café-Débat Genre a mis en lumière la nécessité d’un changement collectif des mentalités pour favoriser une masculinité plus respectueuse des autres. Il ne s’agit pas seulement de partager les tâches, mais aussi de déconstruire les stéréotypes qui limitent les individus et nuisent à l’équilibre social.
Le Café-Débat s’est conclu sur un appel à poursuivre ces réflexions et à œuvrer pour une société où les hommes et les femmes collaborent dans un esprit d’égalité et de respect mutuel.

Inoussa KARANGA, IPD-AOS

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