Lutte contre les stéréotypes de genre : 78 % des Français·es estiment que les médias ont un rôle à jouer

Pour toutes les générations, les médias sont encore trop stéréotypés
Une nouvelle étude réalisée par le média Aufeminin (Unify-Groupe TF1) avec la plateforme Toluna, questionne les nouvelles masculinités sur un échantillon de 1431 personnes. Elle montre que pour 78 % des hommes et des femmes entre 18 et 74 ans, les médias ont un rôle à jouer dans la lutte contre les stéréotypes de genre. Par médias, nous entendons la télévision, le cinéma et la presse. 71 % de ces personnes affirment la même chose pour la publicité.

Si les Français.es accordent de l’importance à la façon dont il.elle.s sont représenté.e.s dans le paysage médiatique, il.elle.s sont 63 % à considérer qu’il existe encore un grand nombre de stéréotypes liés au genre. L’homme musclé et insensible, le regard droit vers l’avenir, ou encore la jeune et sexy femme-objet qui regarde ses pieds en attendant qu’on la sauve... D’après l’étude, ces idées reçues laissent bien des marques sur l’identité des interrogé.e.s.

Un homme ne pleure pas, ne demande pas d’aide, et n’est pas féministe
L’étude a cherché à définir l’homme d’aujourd’hui selon deux critères : comment il se caractérise et comment il devrait être selon la société. Résultats ? La moitié des Français confessent qu’il est mal admis de pleurer pour un homme. Tout comme ne pas avoir envie de faire l’amour pour 48 % d’entre eux, demander de l’aide (42 %), ou militer pour les droits des femmes (41%). Pour 67 % d’entre eux, il est encore difficile pour un homme d’avoir des attributs considérés comme « féminins ».
En effet, ces caractéristiques « féminines » ne correspondent pas à ce qu’un homme devrait être aux yeux de la société. Pour les sondés, un homme doit être surtout protecteur (40 %), courageux (40 %), fort (27 %) et ambitieux (20 %). Alors qu’ils se définissent plutôt comme calmes (31 %), discrets (27 %), organisés (27 %) et sensibles (25 %). En somme, plus de la moitié 60 % des hommes de moins de 35 ans déclarent « ne pas se reconnaître dans la définition de l’homme que la société véhicule ».

De nouveaux rôles pour les hommes
Une écrasante majorité des Français (86 %) ont l’impression que les identités deviennent de plus en plus multiples. Mais le changement de perception de l’homme se passe surtout au niveau de leur rôle (dans la famille, le couple, au travail, etc). En effet, 76 % d’entre eux pensent qu’à l’avenir, il y aura de plus en plus de pères au foyer, et 60 % qu’il n’y aura plus de métiers genrés.
Néanmoins, leurs prédictions sur les genres restent plutôt binaires (homme ou femme, rien qui sorte de ces deux catégories). Si 66 % ont déjà entendu parler du terme « non-binaire », seulement 43 % des hommes pensent que les représentations conventionnelles femme/homme n’existeront probablement plus. Et seulement 37 % pensent qu’ils se maquilleront un jour. Seul un tiers (29 %) des sondés pensent le développement des nouvelles masculinités est une évolution nécessaire.

Vers la fin des stéréotypes dans la publicité ?
Dans le cas de la publicité, une majorité d’hommes ne s’identifient pas à ceux qui y sont représentés. Pour ceux entre 65 et 74 ans, ils sont 67 % à être insatisfaits, et seulement 2 % à se retrouver dans ces idéaux masculins. La raison est qu’aujourd’hui encore, les publicités vendent leurs produits avec des images d’hommes en majorité jeunes, qui correspondent à un idéal de beauté ultra-viril, et irréaliste.

Mais 59 % des interrogé.e.s estiment tout de même une possible évolution. Selon ces personnes, les marques ont représenté plus fidèlement les hommes ces dernières années. On peut penser à la marque Gilette et ses nouvelles représentations de la masculinité, beaucoup moins virile et stéréotypée. Depuis 2019 et après des décennies de clichés, certaines publicités mettent en avant des hommes gays, et un jeune homme transgenre. Cependant, il faut rester vigilant.e à ne pas se retrouver devant une action de « woke-washing ». C’est-à-dire de voir dans les publicités des représentant.e.s de mouvements sociaux, mais avec des marques qui ont comme unique but de générer des bénéfices pour elles-mêmes.

Quoi qu’il en soit, il est vrai que les médias se la jouent de plus en plus progressistes en matière d’identité de genre, par opportunisme, ou par engagement réellement militant. Et pour cause : briser les stéréotypes de genre permet à chacun.e de pouvoir se sentir identifié.e et non rejeté.e de la société.

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