L’UNFPA a opté de faire du combat contre les violences basées sur le genre par le slam, son cheval de bataille. Cette initiative par laquelle le Fonds des nations-unies pour la population entend éliminer ce fléau, en formant 30 talentueux jeunes garçons au Burkina Faso est une innovation. Pour ce faire, leurs capacités vont être renforcées sur les notions de la masculinité positive. La cérémonie officielle d’ouverture s’est tenue ce mercredi 7 décembre 2022 à Ouagadougou. Elle a été présidée par l’ambassadrice du Canada au Burkina Faso et Bénin, Lee-Anne Hermann.
« Elle, femme ! Elle, l’autre moitié du ciel. Elle n’est pas mon ennemi. Elle n’est pas mon opposition. Elle est ma complémentarité. Tel le yin et le yang, le marteau et l’enclume, nous formons l’union de la communauté… ». Ce sont là quelques vers du slam de Aboubacar Lionel Sanoudou. Il est l’un des jeunes garçons participant à la formation sur la masculinité positive.
Pour lui, il n’y a pas de combat qui doit exister entre l’homme et la femme. Mais les deux doivent être complémentaires. « Toute inégalité qui va dans ce sens, nous avons le devoir en tant qu’artiste de combattre cela par notre art qui représente notre arme », a-t-il déclaré.
« Cette formation est très importante pour moi. Parce qu’en tant qu’artiste slameur, elle nous permettra de mieux défendre la cause de l’égalité de genre », Lionel Sanoudou
Ainsi, durant 72 heures, ces jeunes vont être outillés par deux professionnels du slam. Il s’agit de du slameur burkinabè Ombr Blanch et du slameur haïtien Christolin. « Nous allons animer un atelier sur les b.a.-ba du slam. Il s’agira techniquement d’apprendre à ces 30 participants à écrire des textes qui sont plus engagés en termes de masculinité positive et de l’égalité de genre », a présenté Christolin.
Le but n’est pas de les rendre capables car ils le sont déjà, précise-t-il. Mais de leur donner quelques orientations sur comment ils peuvent être davantage plus engagés.
Christolin est un comédien, humoriste et slameur
Cette master class s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet de renforcement des droits et de la santé sexuels et reproductifs, y compris la contraception/planification familiale et la violence basée sur le genre, des femmes et des jeunes (filles et garçons) ». Ce, dans le contexte de la covid 19 au Burkina Faso. Le projet est financé par le gouvernement du Canada.
« Pour obtenir des résultats, il est essentiel que les hommes, les femmes, les jeunes garçons et les filles aient les connaissances et les compétences nécessaires pour lever les barrières sociales. Celles qui existent dans les domaines de la santé reproductive, la planification familiale et la prévention des VBG », a souligné Lee-Anne Hermann, ambassadrice du Canada au Burkina.
L’ambassadrice du Canada au Burkina, Lee-Anne Hermann s’est prêtée à un exercice de slam bien avant de livrer son discours
Dans son allocution, Alain Akpadji, représentant résident de l’UNFPA au Burkina Faso s’est adressé aux jeunes participants pour les encourager à s’approprier cette cause.
« Cette master class auquel vous prenez part est une grande opportunité qui vous est offerte durant la campagne des seize jours d’activisme contre les VBG, de renforcer vos connaissances et compétences sur une approche qui permet d’accélérer les changements de normes sociales en faveur des droits et de l’égalité entre les sexes. Il s’agit de vous amener à vous engager résolument dans la lutte contre les violences basées sur le genre, et d’en devenir les porte-voix, à travers le slam », a-t-il insisté.
Alain Akpadji, représentant résident de l’UNFPA au Burkina Faso
M. Akpadji a donc invité ces jeunes à utiliser leurs talents et leur art, en tant qu’ambassadeurs de la promotion de l’élimination des violences basées sur le genre. Cela, dans le but d’influencer leurs pairs, et d’autres personnes de leur entourage afin que ces derniers adhèrent aux changements positifs souhaités dans les différentes communautés.
Au Burkina Faso, les crises sécuritaire et humanitaire ont eu un effet disproportionné sur les populations vulnérables, en perpétuant différentes formes de violences. Face à cette situation, la promotion de l’égalité des sexes nécessite l’implication de tous les acteurs et parties prenantes de la communauté. En intégrant les hommes et les jeunes garçons en première ligne dans le processus de développement d’une société plus égalitaire et inclusive.
Hamed NANEMA
Lefaso.net
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