Café débat : la légalisation des mariages coutumiers et religieux au Burkina Faso

L’Institut Panafricain pour le Développement région Afrique de l’Ouest et du Sahel IPD-AOS dans son programme de formation continue en Genre, Population et Développement, dans sa formation intensive certifiante et diplômante en partenariat avec la Gratuade Institute de Genève et dans son rang d’élite, de leader et de référence dans le domaine du genre à travers ses formations au bénéfice des populations Burkinabè et Africaine a mis en place une activité d’échange intitulé « CAFE DEBATS GENRE ».

Cette initiative de renforcement de capacités des acteurs nationaux et internationaux dans le domaine du genre est à sa première édition et s’est déroulée ce vendredi 5 Novembre 2022 au sein de ses locaux.

Aussi cette journée a été l’occasion pour l’IPD-AOS de procéder à la remise des certificats des récipiendaires qui sont formés sur le genre à travers le programme CAS DAS en collaboration avec la Graduate Institute de Genève.
Avec un taux de réussite de 100%, ils étaient au nombre de 17 au Burkina Faso dont 10 femmes et 07 hommes.

Le café débat qui a débuté autour de 17h00, a réuni environs 100 personnes sur la thématique suivante : la légalisation des mariages coutumiers et religieux au Burkina Faso.

Ainsi, pour Mme EMMENEGGER/Sylvie OUEDRAOGO, après avoir souhaité la bienvenue aux différents invités, l’approche genre repose sur l’analyse des rapports de pouvoir entre les femmes et les hommes sur la base des désignations des rôles socialement construits ; Elle permet de discerner les disparités, les distances entre les hommes et les femmes. L’IPD-AOS a pu réaliser plusieurs activités pour la promotion du genre dans le cadre de ses programmes annuels de renforcement de capacités des ressources humaines.

L’idée du débat café genre est permettre des échanges plus ciblés et plus fréquents que le colloque qui se déroulent une fois par an. avec ce format, on pourrait faire des débats tous les trois mois. le résultat des échanges sera ventilé dans les structures intéressées par la thématique pour aider à la prise de décision.


Le Directeur Régional de l’IPD-AOS, Dr Sylvestre OUEDRAOGO a félicité les nouveaux et nouvelles diplômés-es CAS DAS tout en espérant qu’ils feront partis de la famille de la cellule Genre au Burkina Faso. Après l’obtention des diplômes vous allez faire parti de la famille des experts genre au Burkina Faso et à la sous-région. Ainsi pour Dr Sylvestre OUEDRAOGO, l’idée du CAFE GENRE est née après des échanges au niveau du dernier colloque genre pour que l’on puisse se rencontrer au cours de l’année pour débattre sur des thématiques ciblées.

Pour DAWELG Naaba BOALGA Issaka SOURWEMA, ancien ministre du Culte et des Affaires Religieux du Burkina Faso, en ce qui concerne la légalisation des mariages coutumiers et religieux au Burkina Faso, bien vrai le ministère en charge des affaires coutumières et religieuses n’est plus mais les domaines de compétences sont et existent toujours. Pour dire que nous étions en train de travailler et nous avions entrepris une activité dans laquelle nous avions intégré les différentes catégories de religions à savoir les musulmans, les chrétiens et les coutumiers. En ce sens, les coutumiers sont allés chercher dans la tradition ce qui peut être en accord bien sûr avec l’exercice de la démocratie, pareil pour les musulmans et aussi les chrétiens ; donc dans leurs livres saints ils extraits les dénominateurs communs qu’on peut mettre ensemble dans une société pluriconfessionnelle, une société pluricommunautaire pour qu’on puisse être ensemble, ce qui allait faire notre projet de loi un livre saint car chacun est allé chercher ce qu’il y a dans son livre Saint pour que nous mettions ensemble pour faire sortir un document qui sera au-dessus de tous ces livres ancien Testament, nouveau Testament Coran, au-dessus donc de tous les coutumes, donc c’est vraiment extraordinaire.
Votre travail va contribuer à nous situer et c’est important que ce qui va sortir d’ici soit mis à la disposition du ministère en charge des coutumes à savoir le ministère de l’administration territoriale de la décentralisation et de la sécurité pour que les directions générales en charge des affaires coutumières puisse s’approprier de ces éléments pour nourrir la réflexion concernant la réflexion sur la légalisation des mariages coutumiers et religieux au Burkina Faso et L’IPD-AOS peut être un acteur clé dans ce processus.

Pour Mme Adiza LAMIEN/OUANDO, le mariage est un évènement très important dans la vie de tout un chacun, ajoutons que le contexte où se tient ce café est au niveau africain, nous sommes en pleine renaissance africaine, je crois que partout des voix se lèvent pour dire que nous devons faire acte et redevenir africain ou africaine, Cheik Anta Diop a donné le départ en 1946, l’Afrique du Sud a repris le flambeau avec le Président TABO Mbeki, il y a même eu une conférence en 1998, pour exhorter les africains es à retourner à nos valeurs, chez nous, le Pr Joseph Ki Zerbo « A quand l’Afrique », nous a interpellé pour nous dire ce n’est pas tourner le dos aux autres mais nous devons être nous-mêmes et garder ce qui est bien, ce qui peut nous aider chez les autres au lieu d’être des copies dans beaucoup de domaines, et c’est en ça le lien avec le thème, le Burkina Faso est devenu un État moderne c’est vrai, nous réglons tous les sphères de notre vie sur le droit moderne qui malheureusement, ce n’est pas notre droit moderne, j’ai fait l’école nationale de l’administration et de la magistrature donc je peux aisément parlé de ces questions , c’est quoi notre droit moderne, c’est la suite des civilisations occidentales, c’est leur coutume qu’ils ont amélioré, qu’ils ont codifié, ça n’a rien à voir avec notre contexte, pourquoi le code des personnes et de la famille, n’a pas imposé la monogamie, c’est parce que notre contexte fait que la polygamie est prépondérante dans notre société, je suis praticienne du genre, avocate des droits des femmes, mais nous devons tenir compte de notre contexte,

c’est pour dire que tel que s’exerce le droit en ce qui concerne le mariage, ne règle pas toutes les questions existentielles et moi je suis vraiment une militante pour qu’on enrichisse la législation ce n’est pas rejeter le droit actuel, mais de l’enrichir avec nos valeurs, c’est vrai que les magistrats prêtent serment mais on sait ce qu’on en fait après quand on a la force, la preuve c’est que notre constitution a été violée deux fois en l’espace d’un an, et actuellement l’acte de la transition s’est mis en hauteur de notre constitution.
Pour elle, le mariage traditionnel implique plusieurs communautés, acteurs et le rôle que les leviers jouent ces mariages est supérieur aux rôles des gens qui prêtent serment parce qu’on ne peut pas se lever à deux avec deux témoins aller faire un mariage traditionnel et malheureusement c’est ce qui se fait aujourd’hui, les gens se rencontrent quelques mois après, y a n’en même qui vont trouver des familles adoptifs juste pour aller faire la configuration et un an après on se tape dessus, et on se jette les affaires dehors, donc c’est pourquoi nous devons retourner revisiter le mécanisme traditionnel, et les intégrer.


Pour Mme MINOUGOU, il faut se poser la question à savoir sur le plan national y a- t-il des sanctions entreprises sur la plan traditionnel et coutumier ? parce que quand on parle de sanctions c’est tout ce qui est en rapport avec la loi et la coutume est régie par une loi suprême et pour moi c’est la conscience car il n y a pas de meilleur juge que la conscience car à chaque fois que tu poses un acte elle t’alerte sur le bien-fondé ou le mal fondé de la chose, et je pense que sur ces bases que beaucoup de coutumes ont pris la place.

Pour la coordonnatrice du programme genre de la Graduate Institute de Genève en collaboration de l’IPD-AOS, Mme Brigitte THIOMBIANO, la légalisation des mariages coutumiers et religieux consiste à un enregistrement de ces mariages devant les autorités. Cette légalisation revient à une civilisation de ces mariages. De plus, il y a un effort d’adoption du droit civil et du droit coutumier. Aussi, il est important d’intégrer la question des mariages traditionnels dans les curricula d’enseignements des enfants pour une meilleure compréhension de cette forme de mariages. Dans le sens ou le droit positif contredit le droit traditionnel, il faut vraiment réfléchir à comment légaliser les mariages coutumier et religieux. Notons que les avis sont partagés en ce sens que certains estiment qu’il faut les légaliser et d’autres non. Ajoutons que de nos jours, les gens ne sont pas pressés pour le mariage, cela s’explique par le manque de ressources financières, la complexité, les hommes ont la peur, et le modèle de juridiction qui est là est éloigné de nos réalités.


Pour procéder à la remise des diplômes CAS DAS, Dr Sylvestre OUEDRAOGO, Directeur Régional de IPD-AOS a rappelé que nous avons une formation en Genre Population et Développement qui est une formation dont vous pouvez faire une licence ou un master en genre population et développement, la licence dure une année et le master dure deux années, nous avons également une formation intensive en genre et développement que nous faisons avec la Graduate Institute de Genève qui s’appelle Certificate of Advanced Studies CAS et Diploma of Advanced Studie DAS, ce sont des formations qui permettent aux personnes qui veulent connaitre le genre d’avoir des compétences pour exercer, actuellement nous avons des « charlatans du genre » sont des personnes qui n’ont jamais suivi une formation en Genre, ils ont peut être suivi une intervention d’une ou deux heures et après se font appeler experts en Genre.
Il ajoute que sont sont ces personnes qui créent des problèmes au Genre, et nos formations permettent aux personnes qui s’intéressent au Genre de devenir des experts-es en Genre, présentement nous avons la formation sur presque toute l’Afrique à savoir l’Afrique de l’Ouest francophone, également au aux Grand lacs, et chaque année c’est plus de cinquante personnes qui suivent la formation.

Ce première Débat Café Genre s’est bien terminé et la synthèse du débat lu par Brigitte THIOMBIANO sera enrichi, envoyé au ministère et ventilé dans les réseaux et sur le site web du programme.

Témignages

... Aucun doute, c’est le moment des grands défis et chacun doit se déterminer par rapport à lui-même et ses propres valeurs et aspirations.
Aujourd’hui, je veux surtout vous interpeller sur vos devoirs et droits en tant qu’époux, père, divorcé ou en séparation.
Je me suis engagé sur la base des pesanteurs socio-culturelles dont le PPS (tradition), le mariage religieux (église, mosquée probablement), mariage civil. Certains ont même cumulé mariages chretien-musulman.
Quelles sont les significations profondes de tous ces engagements ? Quel est l’ordre de préséance ? Où j’en suis avec tous ces engagements et qu’est ce que je dois faire concrètement pour me libérer de certains jougs ou projeter l’avenir avec plus de sérénité ?
Ce matin, je souhaite que chacun de nous s’interroge et entreprenne tout ce qui est en son pouvoir pour se liberer des chaînes invisibles et se mettre à jour vis à vis de lui même et de ses engagements.
Que Dieu nous y assiste.

...Le même engagement est déjà pris au niveau de la communauté des familles et amis si la tradition est bien respectée pendant le PPS. Tout le reste n’est que de la pure machination, manipulation et du chantage. À preuve, dans le livre des chrétiens (Bible qui d’ailleurs signifie livre en grec comme tout autre livre ordinaire...) de la Genèse à l’Apocalypse, aucun prêtre ou prophète ou apôtre, y compris JESUS CHRIST, n’a célébré un mariage.
ÉTEIGNONS NOS TÉLÉ, PORTABLES, LAPTOPS ET ALLUMONS NOS CERVEAUX !

...Le seul mariage valable et sacré pour un Africain digne c’est le PPS (tradition).
Les autres (civil et religieux) requièrent de la fourberie et du harnaque des autres cultures qui nous ont été imposées et qui au jour le jour s’avèrent fausses par le mariage civil et religieux des homosexuels, lesbiennes et bien d’autres...
La plus grande erreur et le plus grand regret d’un Africain digne c’est de s’être ou de se marier à l’Etat civil ou aux églises et mosquées.


Photo des récipiendaires

Photo de famille
Inoussa KARANGA, IPD-AOS

Documents joints

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01 BP 1756 Ouagadougou 01

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